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COMPRENDRE LES EVENEMENTS

25 mars 2019

Septuagénaire blessée à Nice : son avocat répond à Macron

L'avocat de la septuagénaire blessée dans une charge de police à Nice samedi, a jugé "grossiers et indélicats" les commentaires d'Emmanuel Macron estimant qu'elle n'avait rien à faire dans un périmètre interdit.

"On ne critique pas quelqu'un qui est sur un lit d'hôpital", a déclaré lundi l'avocat de la septuagénaire blessée dans une charge de police à Nice samedi, jugeant "grossiers et indélicats" les commentaires du chef de l'Etat estimant qu'elle n'avait rien à faire dans un périmètre interdit. "Au-delà du débat juridique, ces propos sont grossiers et indélicats", a commenté Me Arié Alimi, qui doit formaliser la plainte de la famille dans la journée. "Ca me rappelle un peu les propos de Robert Pandraud à l'égard de la famille de Malik Oussekine", a-t-il ajouté, dans une référence au ministre délégué à l'Intérieur après les manifestations étudiantes de 1986 qui avait fait un mort.

"Nos aînés ont le droit d'exprimer leurs convictions politiques"

"On ne critique par quelqu'un qui est sur un lit d'hôpital et nos aînés ont le droit d'exprimer leurs convictions politiques", a ajouté Me Alimi.

Paris Match | Publié le 25/03/2019 à 14h24

L'avocat Arié Alimi

L'avocat Arié Alimi BERTRAND GUAY / AFP

L'avocat de la septuagénaire blessée dans une charge de police à Nice samedi, a jugé "grossiers et indélicats" les commentaires d'Emmanuel Macron estimant qu'elle n'avait rien à faire dans un périmètre interdit.

"On ne critique pas quelqu'un qui est sur un lit d'hôpital", a déclaré lundi l'avocat de la septuagénaire blessée dans une charge de police à Nice samedi, jugeant "grossiers et indélicats" les commentaires du chef de l'Etat estimant qu'elle n'avait rien à faire dans un périmètre interdit. "Au-delà du débat juridique, ces propos sont grossiers et indélicats", a commenté Me Arié Alimi, qui doit formaliser la plainte de la famille dans la journée. "Ca me rappelle un peu les propos de Robert Pandraud à l'égard de la famille de Malik Oussekine", a-t-il ajouté, dans une référence au ministre délégué à l'Intérieur après les manifestations étudiantes de 1986 qui avait fait un mort.

"Nos aînés ont le droit d'exprimer leurs convictions politiques"

"On ne critique par quelqu'un qui est sur un lit d'hôpital et nos aînés ont le droit d'exprimer leurs convictions politiques", a ajouté Me Alimi.

Dans une interview à Nice-Matin lundi, Emmanuel Macron a souhaité "un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse" à la septuagénaire. Geneviève Legay, 72 ans, porte-parole d'Attac dans les Alpes-Maritimes, est toujours hospitalisée pour de multiples fractures du crâne et une enquête judiciaire en cours pour rechercher la cause des blessures. "Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci", a estimé le chef de l'Etat.

Une plainte déposée

"Ça suffit de taper sur la police! Il y avait une interdiction de manifester. Je souhaite un prompt rétablissement à cette dame qui (...) qui aurait pu parfaitement manifester à 14H00 là où c'était autorisé", a également considéré le maire LR de Nice Christian Estrosi, accusé par ses détracteurs d'avoir surmédiatisé les risques dans une ville où les "gilets jaunes" ont toujours manifesté dans le calme.

"Qu'il y ait une interdiction de manifester, que la manifestation soit faite sans déclaration, cela importe peu: du point de vue du droit, la question est de savoir si la charge des forces de l'ordre était proportionnée, ou pas et si l'infraction (de la part des policiers) est constituée", a de son côté souligné Me Alimi.

Il doit déposer plainte pour "violence en réunion avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique contre personne vulnérable", et contre le préfet.

Une vingtaine d'associations ont appelé à manifester lundi à 18h00 place Garibaldi, là où Geneviève Legay a été blessée.

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25 mars 2019

Septuagénaire blessée à Nice : plaintes contre la police et le préfet

VIDÉO. Le chef de l'État avait souhaité « de la sagesse » à Geneviève Legay, 73 ans, grièvement blessée samedi au cours d'un rassemblement des Gilets jaunes à Nice.

Par (avec AFP)

Deux plaintes ont été déposées lundi après-midi par l'avocat de Geneviève Legay, la septuagénaire blessée à Nice samedi. Elles visent la police et le préfet des Alpes-Maritimes. La victime, une altermondialiste de 73 ans, avait été blessée lors d'une charge des forces de l'ordre alors qu'elle manifestait dans un périmètre interdit.

Dans un entretien avec Nice-Matin publié lundi, Emmanuel Macron a souhaité « un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse », à la militante d'Attac grièvement blessée lors d'une manifestation interdite à Nice. « Je souhaite d'abord qu'elle se rétablisse au plus vite et sorte rapidement de l'hôpital et je souhaite la quiétude à sa famille. Mais, pour avoir la quiétude, il faut avoir un comportement responsable », a déclaré le président de la République à propos de Geneviève Legay, 73 ans. « Je lui souhaite un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse », a-t-il ajouté lors de cet entretien réalisé dimanche soir après le dîner avec le président chinois Xi Jinping à Beaulieu-sur-Mer.

« On ne se met pas dans des situations comme celle-ci »

« Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci », tout en soulignant que « cette dame n'a pas été en contact avec les forces de l'ordre ». Il a jugé que la définition de périmètres d'interdiction, « nécessaire », avait « été mise en œuvre avec professionnalisme et mesure à Nice », ce que conteste l'avocat de la blessée, Me Arié Halimi.

« Qu'il y ait une interdiction de manifester, que la manifestation soit faite sans déclaration, cela importe peu : du point de vue du droit, la question est de savoir si la charge des forces de l'ordre était proportionnée ou pas », dit-il.

Lundi matin, sur le plateau de la matinale de LCI, Me Arié Halimi, l'avocat de la septuagénaire, a vivement critiqué la réaction du chef de l'État. « Il y a un moment où il faut être responsable quand on est président de la République, on ne peut pas se permettre ce type de propos assez grossiers vis-à-vis de nos aînés », explique-t-il, avant d'ajouter : « J'espère qu'il va s'excuser auprès de la famille et auprès de Geneviève. » L'avocat annonce également que sa cliente se trouve dans un « état stable ». « Pas d'amélioration, détaille-t-il, sa famille est en alerte, nous attendons de voir son évolution. »

« Subornation de témoins »

Il a porté plainte, lundi en début d'après-midi, pour « violence en réunion avec arme par personnes dépositaire de l'autorité publique contre personne vulnérable, une plainte qui vise aussi le préfet en sa qualité de donneur d'ordres ».

Il a porté également plainte pour « subornation de témoins », accusant les policiers d'avoir tenté de faire dire à Geneviève Legay, toujours hospitalisée lundi, « qu'elle aurait été poussée par un caméraman », a précisé sa consœur niçoise chargée du dépôt de la plainte au tribunal. L'association Attac a également formalisé une plainte pour violence. Une enquête a été ouverte pour déterminer précisément le déroulé des faits qui ont valu à Geneviève Legay d'être hospitalisée pour de multiples fractures du crâne. Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, a fait saisir toutes les images disponibles, fait ausculter Geneviève Legay et il devait donner une conférence de presse à 17 h 30.

« Vous la frappez au nom de quoi  ? »

La France insoumise, le Parti communiste et le Rassemblement national ont réagi aux propos du chef de l'État en critiquant un supposé « mépris ». « Monsieur Macron, notre Geneviève de Nice n'a pas besoin de vos leçons de sagesse. Vous auriez beaucoup à apprendre d'elle. Elle milite pour le bien des autres. Et vous, vous la frappez au nom de quoi  ? » a lancé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de LFI.


« Le président de la République est à deux doigts d'expliquer qu'elle l'a bien cherché. Comment ose-t-il  ? » s'est insurgée la tête de liste PCF pour les européennes Ian Brossat dans un tweet, tandis que le secrétaire national Fabien Roussel regrettait qu'« avec Macron nos retraité-es so(i)nt tout juste bons à se taire ».

Pour le député et porte-parole du Rassemblement national Sébastien Chenu, le président « n'aime pas les Français ». Emmanuel Macron « n'a pas cette capacité charnelle que ses prédécesseurs ont eue avec les Français. (Il) a un mépris pour ceux qui l'ont élu », a-t-il ajouté sur LCI. Mais le député LR Éric Woerth s'est demandé sur Public Sénat « s'il faut aller dans des manifestations interdites ». « Les personnes qui y vont engagent leur responsabilité », a-t-il remarqué, tout en souhaitant un « rapide rétablissement » à la septuagénaire.

En fin de semaine dernière, le maire LR de Nice Christian Estrosi avait interpellé le Premier ministre Édouard Philippe et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner pour faire interdire toute manifestation dans sa ville au cours du week-end. « Ça suffit de taper sur la police  ! Il y avait une interdiction de manifester. Je souhaite un prompt rétablissement à cette dame qui (...) aurait pu parfaitement manifester à 14 heures là où c'était autorisé », a-t-il réagi lundi.

 

22 mars 2019

APPEL AUX MILITAIRES ET AUX CITOYENS - J.-L. Mélenchon

 

Conférence de presse de Jean-Luc Mélenchon le 22 mars 2019 alors que le gouvernement a indiqué sa volonté d’utiliser la force armée dans des tâches de maintien de l’ordre et que le gouverneur militaire de Paris a déclaré que les militaires pourraient tirer dans certains cas.

Le président du groupe « La France insoumise » a expliqué que les tâches de maintien de l’ordre ne devaient pas être assurées par l’armée. Il a rappelé qu’en France, l’armée est celle de la République et du peuple.

Enfin, il a lancé trois appels :
– Un appel aux militaires à ne pas respecter les ordres qui seraient contraire à leur engagement et donc à ne pas tirer sur les manifestants.
– Un appel aux citoyens à se mobiliser largement, fortement et sans violence pour cet l’acte 19 des Gilets Jaunes.
– Un appel au gouvernement pour qu’il revienne sur sa décision d’utiliser l’opération Sentinelle pour des tâches de maintien de l’ordre.

22 mars 2019

FEU ! Le général donne l'ordre et les soldats mettent la crosse en l'air ou jettent leurs fusils. C'était le 18 mars 1871

les militaires ont déjà refusé d'obéir à un général quand il a hurlé : Feu !
C'était en 1871... et le Général Lecompte a été fusillé...première victime d'un mouvement révolutionnaire que l'on appelle la Commune.

Voilà l'histoire de la grande Histoire, racontée aux enfants par Alain Decaux.


LES CANONS DE MONTMARTRE.
Cette année-là, le printemps est précoce. Le 18 mars 1871, un samedi, à 3 heures du matin, le clairon sonne dans les casernes de Paris. Les soldats, mal réveillés et maugréant, se rassemblent dans les cours. En bon ordre, ils sortent des casernes. L'opération voulue par M. Thiers est commencée.

M. Thiers sait que les républicains sont plus nombreux à Paris qu'en province. Et que les Parisiens craignent une restauration de la monarchie par l'Assemblée Nationale, laquelle vient de se transporter à Versailles. Qu'arrivera-t-il si Paris se soulève contre l'Assemblée ?
Or, les Parisiens possèdent des canons. Ils les ont pavés eux-mêmes, par souscription publique, pendant le siège. Pour éviter que ces canons ne tombent entre les mains des Prussiens, ils les ont transportés à Montmartre et à Belleville. Ces canons rendent les Parisiens redoutables. Ils sont pour M. Thiers une véritable obsession.
Il s'est donc décidé : il les fera enlever. De force. Voilà pourquoi, dans la nuit, la troupe marche vers Belleville et Montmartre.

Si vous montez un jour à Montmartre, on vous montrera la basilique du Sacré-Coeur qui, toute blanche, ressemble à une gigantesque pâtisserie. A l'endroit même où elle s'élève, se trouvait en 1871 le parc où l'on avait rassemblé les fameux canons.
Voici les troupes de M. Thiers. Elles s'élancent baïonnettes en avant. Les gardes nationaux qui surveillent le parc prennent les armes, accourent. Les canons sont pris. M. Thiers peut être satisfait.
Pour emporter ces canons, il faut des chevaux. Ils devraient être là. A la suite de quelle négligence, de quelle incurie, l'ordre n'a-t-il pas été donné ? On ne l'a jamais vu. Toujours est-il que les chevaux n'arrivent pas. On va les attendre pendant quatre heures Pendant tout ce temps, les troupes demeurent l'arme au pied -sans avoir bu ni mangé.

Les habitants de Montmartre se sont éveillés. Ils ont appris la nouvelle :
-On enlève nos canons !
Toute la population -jeunes et vieux, hommes et femmes, est dans la rue. Certains crachent des insultes à la face des soldats, mais les autres leur demandent seulement ce qu'ils font là. On leur rappelle que les canons appartiennent au peule et qu'eux, les soldats, sont aussi du peuple. On les invite à prendre un verre. Des femmes leur apportent du café.

Soudain les cloches sonnent le tocsin, les tambours battent le rappel. Les chefs de la garde nationale du quartier convoquent leurs hommes.
Quand le général Lecomte, qui commande la troupe, voit surgir les gardes nationaux en groupe compact, il perd la tête. Il hurle :
- Feu !
Le malheureux ! Depuis des heures, ses soldats rient, plaisantent avec les badauds. Comment tireraient-ils maintenant sur la foule ?
Au lieu d'obéir à leur général, les soldats mettent la crosse en l'air ou jettent leurs fusils. La troupe et la garde nationale, dans une immense acclamation, fraternisent.
Quelques heures plus tard, dans la cour d'un bal public de la rue Clignancourt, le général Lecomte sera fusillé : la première victime d'un mouvement révolutionnaire que l'on appelle : LA COMMUNE.
C'est ainsi que s'engage une nouvelle fois, entre français une de ces guerres civiles dont notre histoire se désole.

22 mars 2019

Jean-Luc MELENCHON écrit au Premier Ministre : "les militaires pourront aller jusqu'à l'ouverture du feu"

Lettre au Premier ministre après l’annonce de la mobilisation de militaires pour le maintien de l’ordre de l’acte 19 des Gilets Jaunes

Lettre au Premier ministre après l'annonce de la mobilisation de militaires pour le maintien de l'ordre de l'acte 19 des Gilets Jaunes

Crédit photo : Chairman of the Joint Chiefs of Staff

Je viens d’adresser au Premier ministre le courrier suivant :

Paris, le 22 mars 2018,

Monsieur le Premier ministre,

Mercredi 20 mars, votre gouvernement a annoncé la mobilisation des militaires de la force Sentinelle dans le cadre des prochaines manifestations des « gilets jaunes » qui auront lieu demain samedi 23 mars. Cette décision a sidéré de nombreux républicains. En effet, le maintien de l’ordre n’est pas une tâche dévolue à l’armée. L’armée a pour charge de défendre la nation contre ses ennemis. En aucun cas des manifestants ne peuvent être considérés comme des ennemis de l’intérieur.

Ce vendredi 22 mars, le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Leray, a déclaré que ces militaires pourront « aller jusqu’à l’ouverture du feu ». De tels propos sont graves et nourrissent une escalade mortelle. Ils mettent la cohésion du pays et celle du lien entre l’armée et la Nation à la merci de n’importe quelle provocation.

Le gouvernement doit s’expliquer devant la représentation nationale sur une décision aussi aventureuse que périlleuse pour l’unité de la République .

En application de l’article 50-1 de la Constitution qui dispose que « Devant l’une ou l’autre des assemblées, le Gouvernement peut, de sa propre initiative ou à la demande d’un groupe parlementaire au sens de l’article 51-1, faire, sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat et peut, s’il le décide, faire l’objet d’un vote sans engager sa responsabilité. », le groupe La France insoumise, groupe d’opposition à l’Assemblée nationale, vous demande, solennellement :
– de vous rendre dès que possible à l’Assemblée nationale pour y faire une déclaration sur l’emploi de militaires dans des opérations de maintien de l’ordre
– que cette déclaration soit suivie d’un débat.

Avec mes salutations républicaines,

Jean-Luc Mélenchon
Député des Bouches-du-Rhône
Président du groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale

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20 mars 2019

1. 2. extraits ALAIN BADIOU : Leçons du mouvement des gilets jaunes

 

 

...La bourgeoisie française -- son oligarchie dominante, les actionnaires du CAC 40 -- ne peut plus entretenir à son service, sur le même pied qu’avant, notamment avant la crise de 2008, une classe moyenne politiquement servile. Cette classe moyenne a été en effet le support historique à peu près constant de la prééminence électorale des diverses droites, prééminence dirigée contre les ouvriers organisés des grandes concentrations industrielles, lesquels étaient tentés par le communisme entre les années vingt, et, justement, les années 1980-1990. D’où la levée actuelle d’une part importante, et populaire, de cette classe moyenne, qui a le sentiment d’être abandonnée, contre Macron, qui est l’agent de la « modernisation » capitaliste locale, ce qui veut dire : serrer partout la vis, économiser, austériser, privatiser, sans les égards, qui existaient encore il y a trente ans, pour le confort des classes moyennes, en échange de leur consentement au système dominant.

Les gilets jaunes, arguant de leur bien réelle paupérisation, veulent qu’on leur paie de nouveau ce consentement au prix fort. Mais c’est absurde, puisque précisément le macronisme est le résultat du fait que l’oligarchie, premièrement a moins besoin du soutien des classes moyennes, dont le financement était coûteux, depuis que le danger communiste a disparu ; et deuxièmement n’a plus les moyens de se payer une domesticité électorale de la même envergure qu’autrefois. Et que donc, il faut aller, sous couvert de « réformes indispensables » vers une politique autoritaire : une nouvelle forme du pouvoir d’Etat servira de support à une « austérité » juteuse, étendue du peuple des chômeurs et des ouvriers jusqu’aux couches inférieures de la classe moyenne. Et ce pour le profit des vrais maîtres de ce monde, à savoir les actionnaires principaux des grands groupes de l’industrie, du commerce, des matières premières, des transports et de la communication.

Dans le Manifeste du Parti communiste, écrit en 1848, Marx examinait déjà ce type de conjoncture, et parlait, au fond, avec précision, de ce que sont aujourd’hui nos gilets jaunes. Il écrivait ceci : La classe moyenne, les petits fabricants, les détaillants, les artisans, les paysans combattent la Bourgeoisie, parce qu’elle compromet leur existence en tant que classe moyenne. Ils ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservateurs; qui plus est, ils sont réactionnaires; ils demandent que l’histoire fasse machine arrière.

Ils le demandent aujourd’hui d’autant plus âprement que la bourgeoisie française n’est plus en état, vu le tour pris par le capitalisme mondialisé, de soutenir et encore moins d’augmenter leur pouvoir d’achat. Les gilets jaunes « combattent la Bourgeoisie », comme le dit Marx, c’est vrai. Mais ils le font pour restaurer un ordre ancien et périmé, et non pour inventer un nouvel ordre social et politique, dont les noms ont été, depuis le XIXe siècle, « socialisme », ou, surtout, « communisme ». Car pendant presque deux siècles, tout ce qui n’était pas peu ou prou défini selon une orientation révolutionnaire était très justement considéré comme relevant de la réaction capitaliste. Il n’y avait, en politique, que deux grandes voies. Nous devons absolument revenir vers cette conviction : deux voies, en politique, deux seulement, et jamais une poussière « démocratique » de pseudo tendances, sous la houlette d’une oligarchie qui se déclare « libérale ».

 

Ces considérations générales nous permettent de revenir aux caractéristiques concrètes du mouvement des gilets jaunes. Ses caractéristiques en quelque sorte spontanées, celles qui ne sont pas dues à des interventions extérieures au courant principal de la levée, sont en réalité « réactionnaires », comme le dit Marx, mais en un sens plus moderne : on pourrait appeler la subjectivité de ce mouvement un individualisme populaire, rassemblant des colères personnelles liées aux formes neuves de la servitude aujourd’hui imposée à tous par la dictature du Capital.

C’est la raison pour laquelle il est faux de dire, comme le font certains, que le mouvement des gilets jaunes est intrinsèquement fasciste. Non. Le fascisme organise de façon le plus souvent très disciplinée, voire militarisée, des motifs identitaires, nationaux ou racialistes. Il y a dans la présente levée inorganisée – comme l’est toujours la classe moyenne urbaine -- et de ce fait même individualiste, des gens de toutes sortes, de tous métiers, qui se pensent souvent, et sincèrement, comme démocrates, qui en appellent aux lois de la République – ce qui, aujourd’hui en France, ne mange pas de pain. A vrai dire, chez la grande majorité d’entre eux, les convictions proprement politiques sont flottantes.

Mais à considérer le mouvement -encore une fois tel qu’il se donne dans sa « pureté » initiale – à partir de ses rares aspects collectifs, mots d’ordre, énoncés répétés, je n’y vois rien qui me parle, m’intéresse, me mobilise. Leurs proclamations, leur désorganisation périlleuse, leurs formes d’action, leur absence assumée de pensée générale et de vision stratégique, tout cela proscrit l’inventivité politique. Je ne suis certes pas conquis par leur hostilité à toute direction incarnée, leur crainte obsessionnelle de la centralisation, du collectif unifié, crainte qui confond, comme le font tous les réactionnaires contemporains, démocratie et individualisme. Rien de tout cela n’est de nature à opposer au très odieux et misérable Macron une force progressiste, novatrice et victorieuse au long cours.

Je sais que les adversaires de droite du mouvement, notamment chez les intellectuels renégats, les ex-révolutionnaires devenus les chantres du pouvoir policier dès lors que l’oligarchie et l’Etat leur assurent des tribunes pour leur bavardage libéral – accusent le soulèvement « gilets jaunes » d’antisémitisme ou d’homophobie, ou encore de « danger pour notre République ». Je sais aussi que s’il existe des traces de tout cela, elles sont le résultat, non d’une conviction partagée, mais d’une présence, d’une infiltration active, de l’extrême-droite dans un mouvement désorganisé au point qu’il est vulnérable à toutes les manipulations imaginables.

Mais enfin, ne nous voilons pas la face : Divers indices, notamment des traces évidentes de nationalisme à courte vue, d’hostilité latente aux intellectuels, de « démocratisme » démagogique dans le style crypto-fasciste de « le peuple contre les élites », et de confusion dans les discours, doivent inciter quiconque à être prudent dans toute appréciation trop globale de ce qui se passe aujourd’hui. Acceptons de voir que les ragots des « réseaux sociaux » tenant lieu, pour la majorité des gilets jaunes, d’information objective, la conséquence en est que circulent partout dans le mouvement des pulsions complotistes aberrantes.

Un proverbe d’autrefois dit que « tout ce qui bouge n’est pas rouge ». Et pour le moment, du « rouge », dans le mouvement des gilets, qui certes « bouge », il n’est pas question : je ne vois, outre le jaune, que du tricolore, toujours un peu suspect à mes yeux.

... les « mouvements » de la dernière séquence historique, de l’Egypte et du « printemps arabe » à Occupy Wall Street, de ce dernier à la Turquie des grandes places, de cette Turquie à la Grèce des émeutes, de la Grèce aux indignés de tous bords, des indignés à Nuit Debout, de Nuit Debout aux Gilets Jaunes, et bien d’autres encore, semblent très ignorants des lois réelles et implacables qui gouvernent aujourd’hui le monde. Passés les grisants mouvements et rassemblements, les occupations de toutes sortes, ils s’étonnent que la partie soit si dure, et que toujours on échoue, voire même qu’on a, chemin faisant, consolidé l’adversaire. Mais la vérité est qu’ils n’ont même pas constitué le début d’un antagonisme réel, d’une autre voie, à portée universelle, au regard du capitalisme contemporain.

Au moment où j’écris ces lignes, la prévision électorale ramène Macron à ses scores antérieurs au mouvement des gilets, le total de la droite et de l’extrême droite à plus de 60%, et le seul espoir de la gauche défunte, la France Insoumise, à 7%.

 

...venue au pouvoir, par les élections, de pire qu’avant. Soit que la coalition déjà en place les remporte, et ce de façon écrasante (ce fut le cas en Mai 68 en France) ; ou qu’une formule « nouvelle » en fait étrangère au mouvement et fort peu agréable soit victorieuse (en Egypte, les frères musulmans, puis l’armée avec Al Sissi ; Erdogan en Turquie) ; ou que les gauchistes en parole soient élus mais capitulent aussitôt sur le contenu (Syriza en Grèce) ; ou que l’extrême droite soit à elle seule victorieuse (le cas de Trump aux USA) ; ou qu’un groupe issu du mouvement s’acoquine avec l’extrême droite pour s’installer dans le fromage gouvernemental (le cas italien, avec l’alliance du mouvement cinq étoiles et des fascistoïdes de la ligue du nord). Remarquons que ce dernier cas a ses chances en France, si parvient à fonctionner une alliance d’une organisation prétendument venue des « gilets jaunes » et de la secte électorale de Marine Le Pen.

 

...Tout cela parce qu’une unité négative est hors d’état de proposer une politique, et sera donc en définitive écrasée dans le combat qu’elle engage. Mais pour proposer un au-delà de la négation, encore faut-il identifier l’ennemi, et savoir ce que signifie de faire réellement autre chose que lui, absolument autre chose. Ce qui implique a minima une connaissance effective du capitalisme contemporain à échelle mondiale, de la place décadente qu’y occupe la France

(82 ans)
Rabat

Naissance
Nationalité
Formation
École/tradition
Principaux intérêts
   
Influencé par

 

Bien sûr, sans incorporation massive des nouveaux prolétaires, les gilets jaunes ne peuvent représenter, tels quels, « le peuple ». Ce serait le réduire, ce peuple, à la nostalgie de la partie la plus démunie de la classe moyenne pour son statut social en perdition. Pour être, aujourd’hui, en politique, « le peuple », il faut que la foule mobilisée comporte un contingent fort et central du prolétariat nomade de nos banlieue.

Ensuite encore, dans les exigences minimales qu’il faut clamer, par exemple l’arrêt total des privatisations et l’annulation de toutes celles qui ont eu lieu depuis le milieu des années quatre-vingt. Il faut avoir comme idée maîtresse le contrôle collectif sur tous les moyens de production, tout l’appareil bancaire, et tous les services publics (santé, éducation, transports, communication). Bref, le peuple politique ne peut se contenter, pour exister, de rassembler quelques milliers de mécontents, fussent-ils, ce que je crois, cent mille, et de réclamer d’un Etat -- déclaré par ailleurs, à juste titre, détestable -- qu’il veuille bien vous « considérer », organiser pour vous des référendums (lesquels, par exemple ?), entretenir quelques services de proximité et remonter un peu votre pouvoir d’achat en diminuant vos impôts..

 

.https://www.lautrequotidien.fr/articles/2019/3/13/alain-badiou-leons-du-mouvement-des-gilets-jaunes-

Mais passées les exagérations, les rodomontades, le mouvement des gilets jaunes peut être très utile dans l’avenir, comme le dit Marx : du point de vue de son futur. Si en effet nous nous tournons vers cette minorité d’activistes du mouvement des gilets jaunes qui, à force de se réunir, d’agir, de parler, ont compris en quelque sorte de façon intuitive qu’il leur fallait acquérir une vision d’ensemble, à échelle mondiale comme française, de ce qui est la source véritable de leur malheur, à savoir la contrerévolution libérale ; et qui par conséquent sont prêts à participer aux étapes successives de la construction d’une force de type nouveau ; alors, ces gilets jaunes, pensant à partir de leur futur ; contribueront sans aucun doute à l’existence, ici, d’un peuple politique. C’est pourquoi nous devons leur parler, et s’ils y consentent, organiser avec eux des réunions où se constitueront les premiers principes de ce qu’on peut appeler, ce qu’on doit appeler pour être clair, même si le mot est devenu, ces trente dernières années, à la fois maudit et obscur, un communisme, oui, un communisme nouveau. Comme l’expérience l’a montré, le rejet de ce mot a aussi bien donné le signal d’une régression politique sans précédent, celle-là même contre se lèvent, sans trop le savoir, tous les « « mouvements » de la dernière période, y compris ce qu’il y a de meilleur dans les « gilets jaunes » : les militants qui espèrent un nouveau monde.

Pour commencer, ces nouveaux militants soutiendront ce que je crois être indispensable : créer, partout où on le peut, des grandes banlieues aux petites villes désertées, des écoles où les lois du Capital et ce que veut dire les combattre au nom d’une orientation politique totalement différente, soient enseignées et discutées de façon claire. Si au-delà de l’épisode « gilets jaunes contre Macron blanc », mais porté par ce que cet épisode avait au futur de meilleur, un tel réseau d’écoles politiques rouges pouvait voir le jour, le mouvement, par son indirecte puissance d’éveil, s’avèrerait avoir eu une véritable importance.

 

 

 

 

 

 

 

20 mars 2019

REVUE DE PRESSE INSOUMISE

 

François Ruffin : la bête noire d'Emmanuel Macron - C à Vous - 13/03/2019

Conférence de presse du 19 mars 2019 - #ConfPresseFi

Adrien Quatennens (LFI) : "Le grand débat est un vrai flop"

RAPPORT POLITIQUE DE LA SEMAINE : MANIPULEZ-NOUS MIEUX !

"Vous grattez une allumette supplémentaire au-dessus d'un barril de poudre!"

Insultée par un député LREM, Danielle Simonnet (FI) quitte le plateau !

VOUS NE DIRIGEZ PLUS, MAIS VOUS DOMINEZ TOUJOURS

13 mars 2019

Grève de la jeunesse pour le climat VENDREDI 15 MARS

5e leçon des jeunes au gouvernement : sortons du capitalisme

12 mars 2019 / Les Camille de la grève de la jeunesse pour le climat

 

Le mouvement des jeunes pour le climat s’installe en France. Une partie de ces jeunes lancent au gouvernement, dans cette tribune, un cinquième « ultimatum punitif » : balayer l’organisation capitaliste mondialisée ou une large participation à la manifestation du vendredi 15 mars.

 

Ce texte a été écrit par les Camille du groupe « revendications » constitué à la suite de l’assemblée générale (AG) interfac rassemblée vendredi 8 février 2019 et comportant des étudiant.e.s et lycéen.ne.s de divers établissements de la région parisienne. Cette AG a été organisée par plusieurs associations étudiantes parisiennes écologistes en vue de lancer le mouvement de grève pour l’environnement de la jeunesse reconduite chaque vendredi à partir du 15 février.

Le 12 février 2019, Reporterre publiait leur manifeste pour le climat et leur premier ultimatum : déclarer l’état d’urgence écologique et sociale afin de débloquer un plan interministériel à la hauteur des risques encourus. Leur deuxième ultimatum concernait l’énergie, le troisième, l’alimentation et le quatrième, l’écoféminisme.


Pour ce vendredi 15 mars, nous proposons au gouvernement de réfléchir sur les causes profondes du désastre écologique. Nous le répétons depuis déjà quatre semaines : l’organisation capitaliste mondialisée est intrinsèquement anti-écologique.

Nicolas Hulot, en démissionnant, a formulé les choses clairement : « On s’évertue à entretenir un modèle économique responsable de tous ces désordres climatiques. » Cette organisation, dont l’État est complice, mène inévitablement à une surconsommation généralisée, rendue possible par une surproduction massive destructrice de l’environnement. Elle n’est cependant pas une fatalité, mais un choix politique écocide, et ce n’est pas le nôtre.

Cette semaine, le gouvernement devra donc faire un travail préalable de mémoire, afin de se souvenir de ce pour quoi il existe originellement : représenter et servir ses citoyens, afin de leur assurer une existence décente et désirable. Il devra inscrire dans sa Constitution son devoir de protéger les femmes, les hommes, ainsi que l’ensemble du vivant, de toutes les dérives envisageables du capitalisme, et créer une instance décisionnaire et citoyenne responsable de l’encadrement de l’activité économique.

Face à la catastrophe, cet enseignement est celui de notre futur, l’échec n’est donc pas une option 

À la suite de ce travail préliminaire, des mesures contraignantes pourront ainsi être prises pour lutter efficacement contre ces dérives. Parmi elles, devront notamment figurer les décisions suivantes :

  • Réglementer la taille des entreprises : plus la taille d’une structure économique est importante, plus elle peut disposer de moyens d’exploiter considérablement l’humain et la nature. Un rapport de l’ONG Carbon Disclosure Project montre que 100 multinationales sont à elles seules responsables de 71 % des émissions de gaz à effet de serre de ces 20 dernières années ;
  • Interdire la publicité marchande incitant à la consommation, sous toutes ses formes : panneaux publicitaires de rue, spots télévisuels, publicité en ligne… La création continue de nouveaux besoins superflus alimentant une demande croissante est un des moteurs principaux du système capitaliste ;
  • Affirmer la séparation des pouvoirs politique, économique et médiatique, et ainsi interdire à toute personne présentant des conflits d’intérêts dans un secteur économique ou dans un média, ainsi qu’à ses proches, d’occuper un poste d’élu.e. Le lobbying est aujourd’hui l’un des obstacles majeurs à la transition écologique. Tant que le pouvoir de l’État et le discours médiatique seront accaparés par les premiers responsables de la catastrophe environnementale, aucun progrès significatif ne pourra être réalisé. [1] [2]

Si le gouvernement persiste dans son manque de volonté et maintient ses notes aussi proches de 0, un conseil de discipline sera organisé pour envisager une réorientation. Face à la catastrophe, cet enseignement est celui de notre futur, l’échec n’est donc pas une option. Nous saurons vous le rappeler incessamment.

Nous donnons rendez-vous à tous les grévistes, ce vendredi 15 mars, à 13 heures, place du Panthéon pour le cinquième rendu des copies.

 

 

13 mars 2019

VENEZUELA : SABOTAGE DU SYSTEME ELECTRIQUE

Le sabotage du système électrique vénézuélien est un acte terroriste

Venezuela. Déclaration du gouvernement révolutionnaire de Cuba

Les mots sont drus et crus. Fidel Castro parlait ainsi, debout, face aux "yankis" qui voulaient sa peau pour annexer Cuba. 
La déclaration ci-dessous est une analyse claire et implacable de la situation, enrichie d’informations inédites. 
Inédites, et qui le resteront pour le public français assujetti aux médias de nos milliardaires artlantistes.
Le Grand Soir

Le Gouvernement révolutionnaire condamne énergiquement le sabotage perpétré contre le système électrique vénézuélien, ce qui constitue un acte terroriste visant à porter préjudice à la population sans défense de toute une nation et à la prendre en otage dans le cadre de la guerre non classique que les Etats-Unis livrent contre le gouvernement légitime que préside le compagnon Nicolás Maduro Moros et contre l’union civico-militaire du peuple bolivarien et chaviste.

Des politiciens étasuniens se sont hâtés d’applaudir à une action qui prive la population d’un service fondamental et les hôpitaux de l’énergie nécessaire à leur fonctionnement, interrompt d’autres services élémentaires indispensables à la vie quotidienne, tels que l’alimentation, la distribution d’eau, le transport, les communications, la sécurité publique, le commerce, les transactions bancaires et les paiements par carte, porte préjudice au travail en général et empêche le fonctionnement des écoles et des universités.

La séquence et la modalité de cette action rappelle le sabotage commis en 2002 contre l’industrie pétrolière par une société étasunienne propriétaire et opératrice du système automatisé de production, de raffinage, de transport et de distribution de la production.

Ce sabotage s’ajoute par ailleurs à la guerre économique et financière impitoyable à laquelle est soumis le Venezuela dans le but évident de briser, à coups de carences et de privations, la volonté politique et souveraine d’un peuple qui refuse de plier.

Il s’inscrit dans l’escalade de la guerre non classique que le gouvernement étasunien conduit contre ce pays frère après le fiasco de la provocation qu’il a montée de toutes pièces le 23 février dernier afin de faire entrer de force au Venezuela une prétendue « aide humanitaire », ce qui revenait à défier les autorités légitimes de ce pays, à violer le droit international et les buts et principes de la Charte des Nations Unies, l’objectif poursuivi étant de provoquer des morts et des blessés et de la violence sur une grande échelle qui serviraient de prétexte à une « intervention humanitaire ».

L’expérience que l’on peut tirer de l’histoire même de Cuba et de celle d’autres pays de la région apprend que ces actions sont le prélude de violences d’une plus grande ampleur, comme ce fut le cas de l’invasion armée de Playa Girón en 1961. La communauté internationale dispose d’assez de preuves pour être sur ses gardes.

Le soi-disant « président », un usurpateur créé de toutes pièces par les Etats-Unis, a affirmé publiquement que, le moment venu, il invoquerait l’article 187 de la Constitution pour autoriser l’emploi de missions militaires étrangères dans le pays et a répété la phrase exacte qu’utilisent ses mentors étasuniens : « Toutes les variantes sont disponibles ». Il ne lui reste plus qu’à recevoir l’ordre de Washington, car l’on sait que, lors de sa tournée en Amérique du Sud, il a demandé à certains gouvernements d’appuyer une intervention militaire dans son propre pays.

L’offensive contre le Venezuela se double d’une violente campagne de propagande maccarthyste et de mensonges coordonnée par John Bolton, conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, simple prétexte pour appliquer par la force la Doctrine Monroe, et secondée activement par le sénateur anticubain Marco Rubio qui, recourant frénétiquement aux réseaux sociaux, prouve qu’il est impliqué personnellement dans la conspiration et les manigances contre le Venezuela.
La calomnie selon laquelle Cuba maintient « de vingt à vingt-cinq mille effectifs militaires au Venezuela », que ceux-ci « exercent leur domination » sur ce pays frère et souverain et qu’ « ils menacent » les membres de la glorieuse et combative Force armée nationale bolivarienne fait partie des déclarations les plus réitérées et les plus ignominieuses. Cuba rejette catégoriquement ce mensonge, et le fait tout aussi fermement de l’insinuation qu’il existe un quelconque degré de subordination politique du Venezuela à Cuba ou de Cuba au Venezuela.

John Bolton est un menteur invétéré, et ce n’est pas de la veille. C’est ce même fonctionnaire qui, en 2002, a accusé Cuba de posséder un programme de mise au point d’armes biologiques, une affabulation démentie publiquement par celui qui était alors son patron, le secrétaire d’État Colin Powell, et par l’ancien président James Carter. Le mensonge était si grossier que Bolton fut soumis à une enquête de la part du Congrès des Etats-Unis.

Bolton a aussi fait partie de ceux qui ont fomenté en 2003 le mensonge que le gouvernement iraquien possédait des armes de destruction massive et un programme pour les développer, ce qui, répété à toutes les instances de l’administration étasunienne et amplifié par les grands médias, servit de prétexte à l’agression et à l’occupation militaires de ce pays du Moyen-Orient par les Etats-Unis, au prix de près d’un million de morts et de plusieurs millions de personnes déplacées, sans parler des milliers de soldats étasuniens tués et blessés durant une campagne militaire dont l’objectif était aussi le pétrole.

Comme il est de notoriété publique et comme le savent les gens honnêtes et informés, les relations entre Cuba et le Venezuela reposent sur le respect mutuel, sur la véritable solidarité, sur l’attachement commun – bolivarien et martinien, fidéliste et chaviste – à l’intégration de Notre Amérique, indépendante et souveraine, sur la volonté de pratiquer la coopération complémentaire entre les peuples du Sud, et sur la décision de mettre en œuvre et de défendre la « Proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix ».

Compte tenu des projets inscrits dans l’Accord de coopération intégral entre les deux pays, un peu plus de vingt mille Cubains, en majorité des femmes, coopèrent au Venezuela, dont 96 p. 100 se consacrent à la prestation de services de santé à la population, les autres travaillant dans des domaines comme l’éducation, la culture, le sport et l’agroalimentaire.
Les retombées cumulées de cette coopération au Venezuela, pour ne citer que quelques données, sont les suivantes : 1 473 117 vies sauvées ; 717 029 310 examens de diagnostic médical ; 62 031 309 personnes soignées de la vue ; 12 915 648 vaccinations contre la rougeole et la tuberculose ; 3 095 546 personnes ayant appris à lire et à écrire.

Il est absolument faux que Cuba participe à des opérations de la Force armée nationale bolivarienne ou des services de Sécurité. C’est là une calomnie divulguée délibérément par le gouvernement des Etats-Unis. Quand Bolton, des politiciens et d’autres fonctionnaires de l’administration la brandissent, ils mentent sciemment à des fins politiques agressives, car ils possèdent des données et des informations suffisantes et savent la vérité.

Cuba n’intervient pas dans les affaires intérieures du Venezuela, pas plus que le Venezuela n’intervient dans celles de Cuba.

Contrairement aux Etats-Unis, qui possèdent environ quatre-vingts bases militaires en Amérique latine, dont celle installée sur le territoire qu’ils usurpent à Cuba à Guantánamo, et environ huit cents sur le reste de la planète où sont cantonnés plus de deux cent cinquante mille soldats, Cuba n’en a aucune dans aucun pays, pas plus qu’elle ne dispose de spécialistes en tortures et en répression policière, ni de prisons secrètes, ni de forces navales ou aériennes écumant les mers côtières et l’espace aérien immédiat d’États souverains, ni de satellites espionnant le moindre détail !

C’est à coups de mensonges que l’impérialisme a fomenté le putsch sanglant d’Augusto Pinochet au Chili et de nombreux autres putschs et dictatures dans notre région. C’est à coup de mensonges qu’il assassiné plus de dix mille Panaméens innocents lors de son invasion militaire de décembre 1989. C’est à coup de mensonges qu’il a attaqué militairement et déstabilisé la Libye.

C’est à coups de mensonges que les Etats-Unis et d’autres puissances ont maintenu jusqu’au bout le régime ignominieux de l’apartheid en Afrique du Sud.

Le Gouvernement révolutionnaire de Cuba avertit et dénonce que l’habitude du gouvernement étasunien de mentir comme il respire a déjà eu par le passé de dangereuses conséquences qui risquent de se répéter de nos jours.

Gouvernement révolutionnaire de Cuba 
[La Havane, le 11 mars 2019]
Traduit par Jacques-François BONALDI

URL de cet article 34690 
https://www.legrandsoir.info/venezuela-declaration-du-gouvernement-revolutionnaire-de-cuba.html
6 mars 2019

ASSEMBLEE NATIONALE : RAPPEL AU REGLEMENT PAR Jean-Luc MELENCHON

UN MINISTRE N'A PAS À TRAITER DE MENTEUR UN DÉPUTÉ !

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